mercredi 28 novembre 2007


Mali Mélo…


Presque un mois que j’ai déserté la faute des chaussures ! Pour ma défense, sachez que ces dernières semaines ont été fortement perturbées par un évènement de choc, la venue de quelqu’un que je connais bien, ma MÔman! (dont nous ne dévoilerons pas publiquement la véritable appellation…) qui, bravant les vaccins et autres formalités désagréables, est venue ravitailler sa fifille en après-shampoing et accessoirement visiter le Mali.

C’est donc sans scrupules que je me suis octroyé une petite semaine de vacances, organisée au poil près par bibi et aussi un peu (beaucoup) par mon ami guide, Mohamed. Nous voilà donc tous les trois partis, également accompagnés de Bania/Vieux/Traore (barrez la mention inutile) pour six jours d’aventures et de découvertes.

De la splendide mosquée de Djenné (la plus grande construction en terre du monde !) aux somptueuses falaises du pays Dogon, rien n’a été épargné à nos mirettes ébahies.

Par respect pour « les personnes concernées », nous passerons sous silence les quelques déboires sanitaires rencontrés dans les campements Dogon (qui a dit fille ingrate?) pour ne retenir que la bravoure et l’héroïsme remarqués lors de l’ascension des falaises (diplôme à l’appui).

Six jours c’est évidement bien trop court pour aborder un pays comme le Mali. Six mois, dix ans, cent ans n’y suffiraient pas. Qui n’est pas Africain ne connaîtra jamais l’Afrique. Mais six jours c’est suffisant au moins pour se remplir les yeux et surtout le cœur, entre émotions fortes et leçons de vie. Un voyage simple. Simplement inoubliable.


Une chose est sûre, je n’en ai pas fini avec le Mali…
























lundi 5 novembre 2007


Le dimanche à Bamako…


Cher fan club d’Amadou et Mariam,

Ne m’en veuillez pas de briser ainsi le mythe mais je ne peux me résoudre à vous laisser ignorants maintenant que la vérité m’est apparue au grand jour. Le dimanche à Bamako n’est en fait qu’un jour comme les autres, du moins, un dimanche comme tous les dimanches. Certes, je vous l’accorde, c’est bel et bien le jour du mariage. Ce n’est en revanche pas le jour du seigneur dans un pays musulman à 90%. Je suis tout de même parvenue à m’octroyer une petite messe (Papa, Maman, vous ne rêvez pas) non pas pour mon salut mais pour ma simple culture personnelle

Eh bien figurez-vous que la messe au Mali, c’est bien plus rock n’ roll qu’en France. Bon, je me doutais un peu que le son des djembés rendait toujours mieux que la voix faiblarde d’un vieux chef de cœur essoufflé (mercredi à la cure…). Mais tout de même, ce fut une révélation, un régal pour mes papilles auditives, bien endommagées par les prouesses vocales de mes petits monstres.

Croyez-moi, si toutes les messes étaient aussi joyeuses et entraînantes, l’Eglise Catholique ne serait pas en train de chiffrer la perte de ses pratiquants. Mon enchantement était tel que je suis même allée saluer le curé à la fin de l’office. Bon j’avoue avoir été un peu poussée par les deux amis qui m’accompagnaient, chrétiens jusqu’au bout de ongles.



Après maintes bénédictions (« euh merci monsieur… ») et un bon déjeuner en ville, notre sortie dominicale s’est prolongée par une après-midi shopping, à ne pas confondre avec une virée H&Mesque à la Part Dieu.

Le marché artisanal : une épreuve de force pour une toubab en tongs et sa couche d’écran total. Que je vous explique. Bamako est un formidable souk. En cherchant bien, on peut trouver absolument tout ce que l’on veut et bien souvent ce que l’on ne veut pas. Un vendeur à la sauvette viendra vous proposer une moumoute pour le volant de la voiture, un autre un sachet de cubes maggi… Ce sont des milliers de petites boutiques qui s’étendent dans les rues de la ville. A chaque feu rouge, des marchands de recharges téléphoniques attendent les automobilistes tandis que des petits groupes d’enfants arpentent les trottoirs pour vendre des paquets de cigarettes.

Mais le plus intéressant, ce sont les scènes de la vie quotidienne, à observer sans modération. Une discussion de vendeuses de poissons sur le bord de la route, des gens se hissant sur un sotrama surchargé en marche, lequel affiche comme slogan «L’homme propose, Dieu dispose »… Bamako, c’est un véritable fourmillement de monde, une agitation incessante.



Le marché artisanal donc. Une épreuve disais-je. En effet, mieux vaut être en forme pour s’aventurer dans ces petites ruelles où les toubabs sont sans cesse sollicités. Les commerçants sont particulièrement insistants voire parfois agressifs et peuvent vous poursuivre pendant une heure pour vous vendre une babiole. Mieux vaut donc s‘armer de patience et apprécier les contacts humains, conditions par ailleurs essentielles pour qui voyage en pays africain.

Au-delà de cette ambiance quelque peu oppressante, le marché est un formidable lieu de rencontres et d’échanges où tout est prétexte au rire. Nous avons par exemple eu un débat politique houleux avec un vendeur de claquettes, qui s’est terminé par une franche partie de rigolade. C’est ce que j’aime tant dans la société africaine.

Pour ceux qui se poseraient la question, je n’ai rien acheté, ce qui m’a d’ailleurs valu un harcèlement d’autant plus intensif. Beaucoup de fatigue pour rien me direz-vous, mais le but de notre sortie était avant tout de nous mêler à la vie malienne et bien sûr de tester, pour vous, un dimanche à Bamako !


Non, vraiment, je ne pouvais pas vous l'épargner...