lundi 15 octobre 2007


Ma rentrée des classes…


Le 2 octobre dernier, j’ai retrouvé les bancs de l’école. L’école maternelle ! Souvenir amer de mon jeune âge…

Promis, je n’ai pas pleuré cette fois-ci, ni passé trois heures dans mon coin à faire du sable doux. A vrai dire, je n’ai pas eu bien le choix, car aujourd’hui, les rôles ont changé.
Je me suis donc retrouvée devant une soixantaine d‘enfants, inquiets et inquisiteurs face à cette étrange peau de couleur blanche. Certains n’ont cessé de hurler de terreur qu’au bout du troisième jour. Inoubliables instants de solitude…



Ce cap étant passé, je profite désormais pleinement de ma nouvelle tâche de «Tantie». Je reçois chaque matin une bonne dose de bonne humeur et ne me lasserai jamais du « Booonjouuur Tantiiiiiiiie Fleulèèèène !!!!! » quotidien.


Comme il faut une contrepartie à tout, je dois avouer ma difficulté d’adaptation au système éducatif malien, du moins à celui de cette école, gérée par une directrice « déchargée de cours » et une institutrice sans aucune formation. Mes quelques acquis pédagogiques ne sont pas de refus pour «Tantie Bawa», ma nouvelle collègue de travail, qui jusqu'à présent s’occupait seule des soixante enfants…

A nous deux, nous formons une bonne équipe. Elle me familiarise avec la culture malienne, le mode de vie des enfants et m’enseigne les rudiments du Bambara (le dialecte local) tandis que je lui apprends de nouvelles chansons françaises.


Pour l’instant, je me consacre beaucoup à l’observation et prends peu d’initiatives. J’ai trop peur de tomber sans le vouloir dans une attitude colonialiste. Quand j’aurai une meilleure approche des différents fonctionnements, je pourrai tenter de proposer des méthodes en association avec le travail de Bawa.



Il y a cependant un aspect de l’éducation des enfants qui m’a véritablement consternée : la sensibilisation au danger. Celle-ci est totalement inexistante, à l’école comme dans la vie quotidienne. Brûlures, coupures, chutes, sont le lot quotidien de ces enfants à qui tout est permis, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Clous et pièces de monnaie se promènent de bouche en bouche, le tout dans un manque d’hygiène malheureusement inévitable. Ajoutées à cela les multiples maladies, le résultat en est qu’un enfant malien sur deux n’atteint pas l’âge de quatre ans. Un constat plutôt désastreux…


Quelle influence puis-je prétendre avoir, moi, dans ma petite école de brousse ? Les enfants ne comprennent rien à ce que je leur raconte et mon autorité laisse donc à désirer. Il est grand temps que je progresse en Bambara !


En attendant, j’apprends beaucoup de tous ces petits bouts de chou et de la population en général, qui, par ses sourires, nous donne chaque jour une grande leçon de vie, à nous, occidentaux, éternels insatisfaits de notre situation, pourtant si enviable.




3 commentaires:

Poutine Girl a dit…

alors le sable doux c'était pas qu'à cournon d'auvergne? comment tous les enfants de france ont-ils cette idée???

+Fée Choclette+ a dit…

Malheureusement, je l'ignore encore. mais j'ai une révélation fracassante à te faire. Ici aussi, ils font du sable doux...

Poutine Girl a dit…

putain de merde, encore un complot mondial.